Je garde en tête qu'il était tout de même plus excitant d'acheter un ticket pour le match le plus attendu de la saison étudiante que de passer 3h dans les tribunes du stade de baseball.
Deux fois l'an, depuis le milieu des années 1920 il me semble, les tribunes de chacune des deux plus grandes universités privées (Keio et Waseda) se font face au cours du match qui concentre toute la tension du championnat organisé par la Big6 League (ligue non professionnelle qui rassemble les 6 plus grandes universités de Tokyo). Le nom du match tient en trois Kanji ; il emprunte à chacune ce qu'elle a de plus identifiable et le dernier signifie affrontement. Tout simple, mais tout de même, puisque le match à son nom en propre, je note : 早稲田 (Waseda) contre 慶應義塾 (Keio) et donc je disais, le nom du match 早慶戦 (Sookeisen).
Seulement, le baseball n'est pas le sport le plus excitant pour le spectateur novice qui ne comprend rien aux abréviations du tableau de marque et qui n'a pu engagé aucun pari. Les batteurs battent de temps à autres et les ramasseurs ramassent systematiquement la balle éliminant ainsi une floppée de types qui, concrètement, tournent en rond en soulevant de la poussière. Mais tout se passe comme si le chef d'orchestre de chaque tribune avait tout ca bien en tête et pouvait donc se permettre de ne pas calquer son rythme trop précisement sur celui du jeu. Chaque equipe attaque (batte et tente de faire le tour des 4 bases) à tour de role de sorte que les spectateurs sont alternativement assis ou debout, mais le flot de cris d'encouragements et d'applaudissements ne s'arrête, lui, jamais vraiment. Pendant toute la durée du match quatre jolies pom pom girls ont sautillé autour de leur maître à bouger, dos au terrain (une équipe de choc à même fait son apparition à deux tours de la fin (il y a en a 9) pour effectuer quelques salto). Le maître en question hurlait de temps à autres, la fanfare, dispersée dans le bas de la tribune entretenait l'enthousiasme general. Seulement, si on ne fait pas attention il est tres facile de ne pas s'apercevoir que la partie a repris. Oui vraiment il est même tout à fait possible que personne ne prête vraiment attention à ce qui se passe sur la pelouse, les joueurs eux mêmes s'entraînent calmement aux abords du terrain. Dans le public il y avait pas mal d'étudiants, plus de familles que je n'aurais imaginé mais tous chantaient fort l'hymne de l'université, le bras tendu.
Alors le soir, deçus de la defaite, nous sommes allez nous remettre au chaud, et à l'abris du retour éventuel du typhon de la veille, dans un restaurant d'okonomiyaki. Je ne recommence pas la description : Okonomi (ce que tu aimes), Yaki (grillé).
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