Il est tres probable qu'il n'existe que deux sortes de reporters : ceux qui couvrent tout, absolument tout un sujet (Claude Lanzmann, Christian Poveda ?) et ceux qui se tirent avec la caisse (Alice dans les villes, Wenders). Je m'étais resolu à m'installer confortablement entre les deux, à écrire quelque chose de beau, d'équilibré, de saupoudré, en trois parties, en couleur....Mais je commence à me rendre compte que non, ca ne sera pas possible ; puisque les uns continuent a s'inquiéter pour ma santé, les autres de la disparition de leur documentaire du vendredi soir je vais devoir servir du tout cru, du tous-les-jours, du tout-nu. Fini donc l'exotisme japonais.
Jusqu'ici j'avais plutôt entendu parler de Roppongi (un quartier dans le sud de Tokyo dont le nom peut signifier : "les six arbres de l'origine" ou bien "les six origines de l'arbre" ou encore "six origine-livre arbre"...) le matin, par le biais de collègues assez mal réveillés racontant la nuit qu'ils avaient été obligés de tuer entre le dernier et le premier train, passant de bar en bar, de club en club, de coktails en coktails. Roppongi était meme devenu, pour moi un obscur lieu de perdition, ou les vapeurs d'alcool cachaient mal les rencontres éphémères entre jeunes en quêtes de transnationalité (et autres partages) à bas coût. Seulement, puisque cette semaine le Tokyo International Film Festival s'y déroule en grande partie et, que
Deneuve y a fait une entrée majestueuse, talons hauts sur tapis vert (oui le vert et le rouge c'est l'histoire de l'incomprehension entre le Japon et le reste du monde : à la bourse de Tokyo, lorsqu'une valeur est en hausse, elle est affichée en rouge...) nous avons choisi d'y pointer le bout de notre nez. En plein jour il y a surtout une forêt de hautes tours d'acier et de verre.
Impossible d'avoir des places pour les cérémonies d'ouverture ou de clôture mais seulement pour deux des films projetés. Un premier film (iranien), Flamingo n13, de Hamid Reza Aligholian ; la musique et les paysages occupent plus de place que les dialogues des personnages qui, rassemblés dans un minuscule village montagnard, assistent au désespoir d'une veuve convoitée a la fois par un scrupuleux chasseur de flamants rose et un type sans occupation fixe. Ce soir : Waste Land dont je donnerai probablement des nouvelles.
Exemple illustré : la visite de la bourse de Tokyo ne permet plus d'observer une foule en train de s'échanger des contrats mais un grand tube de verre, en haut duquel défile à un rythme déterminé par le volume de transactions, une série de valeurs, rouges ou vertes.
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