Le train qui filait vers l'ouest de Tokyo était plein de soleil et l'arrivée entourée d'arbres. Les studios Ghibli, ont amenagé, il y a un peu moins d'une dizaine d'années, une bosse de beton en partie couverte de plantes pour y exposer toutes sortes de fausses vieilleries et autres attractions farfelues. Le Totoro grandeur nature qu'on ne trouve pas dans la boutique à la sortie, se trouve a l'entrée, derrière le comptoir. Les arbres et les jardins-fouillis qui entourent l'allée ne laissent aucune prise aux photographes et quelques pas plus loin, une fois les tickets déchirés, tous les appareils sont étroitement surveillés. Il y a dedans tout ce qu'il n'y a pas dehors. Tous les recoins sont aménagés et confortables, la magie est gardée sous verre, tout le monde a acheté son billet quelques semaines en avance. Il y a du parquet au sol dans toutes les pièces, le chat-bus-peluche pour la marmaille au 3ème étage et des vitraux à certaines fenêtres. Comme toute maison d'animation qui se respecte, le rez de chaussée est consacré a un semblant de révélation sur les trucs et astuces de l'animation, révélation qui ne fait que redoubler l'incrédulité des gentils rêveurs qui déambulent dans les salles. Une pellicule qui traverse une centaine de bobines, stroboscope et autres compositions superposant plusieurs calques pour figurer plusieurs plans. Méliès sans la proliferation. Le foutoir du créateur est au second, les bureaux couverts de babioles et autres storyboards en cours, les pots à crayons sont pleins de crayons et les murs de croquis. J'ai eu une envie folle de meubler un appartement en haut d'une tour !
L'entrée du musée, au prix d'une séance de cinema a Tokyo (1.000 yens) donnait droit à une séance de cinema. Le court métrage, projeté au rez de chaussé dans le Saturn Theater (qui avait des allures de salles de conférence d'école primaire) ne durait qu'une quizaine de minutes mais un vieux matou a bien failli mourir en avalant un caramel ! Il me semble que chaque fois le court, inedit cela va de soi, est tiré d'un des films déjà réalisés. Aujourd'hui c'etait Totoro. En fait, le musée tout entier "c'etait Totoro". L'original date de 1988 alors peut-être que le tout recent anniversaire des 20ans y est pour quelque chose. Il y avait plus de monde dans la boutique que dans le bureau de Hayao et il parait que les toilettes des dames doivent être vus avant de mourir....mais ca, il faudra venir le vérifier !
Pour finir : le site officiel du musee n'apporte pas grand chose (sinon quelques photos de l'interieur) mais, en plus des films de Miyazaki, ceux de Isao Takahata (qui partage avec lui la direction des studios) sont à voir. Le tombeau des Lucioles doit être le plus connu. Ah autre chose, très important. Pour vous rendre au musée, ne vous inquietez pas, la moitié de la population prononce, pour le mot Ghibli, "guiburi", l'autre moitie : "rrriburi"... c'est que, à un mot d'origine méditerranéenne ("sirocco" en arabe à en croire wiki) s'associe une production typiquement japonaise ; les deux à la fois donc.
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