Synopsis. "Le tournage de Waste Land s'étend sur trois années (2007-2010) et suit le photographe Vik Muniz dans son voyage depuis son appartement de Brooklyn jusqu'au Brésil où il est né et jusque dans la plus grande décharge d'ordures du monde, Jardim Gramacho, au Nord de Rio de Janeiro. Là, il photographie un groupe éclectique de "catadores" (auto-désignés collecteurs de matériel recyclable). Le premier objectif de Muniz était de "peindre" les catadores avec les ordures. Cependant, sa collaboration avec ceux qui sont en même temps sa source d'inspiration, révèle, au fur et à mesure qu'ils recréent les images d'eux mêmes à partir des ordures, la dignité et le désespoir de ces catadores qui commencent à imaginer différemment leurs vies. La réalisatrice, Lucy Walker (Devil’s Playground, Blinsight, Countdown to Zero) a pu bénéficier d'un large accès et son travail offre une preuve troublante du pouvoir de transformation de l'art et de l'alchimie de l'esprit humain".
Plusieurs autres choses. La réalisatrice revient plusieurs fois sur son besoin de faire un film sur les déchets, malgré une succession de propositions il n'y a pas de projet initial clair en débarquant à Rio mais l'envie de révéler au spectateur ce qu'il ne voit pas et qui le dégoûte sans doute un peu, à cela il faut ajouter la tentation intellectuelle pour la mise en scène de la mise à distance du quotidien. A ces causes, la formation professionnelle de l'équipe permet de lier un ensemble de moyens : la photographie et le film, l'habitude du low-tech art, de photographier des objets, l'abondance des déchets, une ébauche de projet social. Le film est traité comme le matériau qu'il exploite et la mise en scène qu'implique l'intervention d'un photographe fait partie de la bande. Il y a aussi les discussions sur l'intérêt et le droit des réalisateurs à sortir les quelques individus de leur vie quotidienne, à les embauchés pour quelques semaines, à les amener à ne pas vouloir retourner travailler dans la décharge. Le film est donc sans cesse ramené à la question de la responsabilité de celui qui le fait.
Le tournage a lieu dans une zone au sein de laquelle le trafic de drogue est sous contrôle, une coopérative (ACAMJG) mise en place par un des hommes qui travaille sur la décharge. Donc il y a des prises pour un regard extérieur, des garanties pour la sécurité de l’équipe de tournage, des contacts et de rapides effets de réseau en perspectives. Le choix du lieu se fait donc progressivement et le film lui même emprunte au documentaire un regard qui s'apparente à la multiplication des clichés et, de fait, retarde la réalisation d'un éventuel scénario. Il y a bien une progression et une fin en forme d'épilogue mais aussi beaucoup d'attention accordée à l'absence de clôture, au générique sans cesse retardé.
Je crois que le film doit être projeté à Paris les 26 et 29 novembre pour le festival environnemental.
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En vous baladant un peu, le plus simple est sûrement de jeter un oeil au site officiel du film, ou bien à celui du photographe, Vik Muniz. Le festival parisien est plus précisément le festival international du film d'environnement et a bien lieu du 24 au 30 novembre mais je ne peux pas promettre que Catherine Deneuve y sera...
Ah si si, le titre du film est aussi celui d'un poème de T.S. Eliot : The Waste Land.
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